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UEMOA : Ce qu’il faut retenir du forum de Ouaga sur la libre circulation des biens et des personnes

Les rideaux sont tombés mardi soir à Ouagadougou, sur le premier forum scientifique consacré à la libre circulation des biens et des personnes, organisé par la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Pendant deux jours, les 250 participants aux profils distincts, ont planché sur l’accélération des réformes communautaires portant sur la libre circulation des personnes et du droit d’établissement et sur les conditions de l’effectivité de la réglementation et des législations communautaires. Des réflexions à l’issue desquelles, des approches de solutions ont été esquissées pour  traduire dans les faits, les grandes aspirations des peuples de l’Union. Que retenir  de cette rencontre,  premier du genre  en vingt-cinq ans d’existence de l’Union?

Des efforts remarquables ont été faits

 C’est unanimement que les participants, tous, des transporteurs aux politiques, étudiants, juristes ou universitaires ont reconnu qu’en 25 ans d’existence, l’Organisation à huit Etats a fait des progrès en matière de libre circulation des biens et des personnes. Plusieurs directives  à l’instar de celles relatives à la mobilité dans l’espace, à la circulation et le libre établissement des professionnels de l’espace ont été adoptées  ainsi que l’opérationnalisation  d’un visa unique.

 « Les initiatives témoignent, assurément de la volonté de nos Etats membres de concrétiser  la forte aspiration de construire un espace, uni, solidaire et en progrès pour le bien-être de ses populations », a affirmé M.Abdallah Boureima, président de la commission
à l’ouverture de  la rencontre. « Toutes les réformes nécessaires  pour créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des personnes  exerçant  une activité indépendante ou salariée,  ont été prises par les instances de l’UEMOA »,  a souligné professeur Alioune Sall, expert Sénégalais des Institutions. « A travers la liberté de circulation, des droits sont conférés aux ressortissants de l’Union, à savoir entre autres le droit de se déplacer et de séjourner dans les Etats membres sans autorisation préalable. C’est le droit d’entrée et de séjour, précise Dr Ablassé Ouedraogo, ancien directeur general adjoint  de l’Organisation Mondiale du Commerce, Administrateur Agence Conseil ZOODO International. Le droit de résidence, qui interdit toute discrimination vis-à-vis d’un ressortissant communautaire, lui garantit le droit de résider dans un autre pays de l’Union autre que son pays d’origine afin d’y rechercher et d’exercer un emploi salarié dans les mêmes conditions que les nationaux, les emplois dans la fonction publique n’étant pas concernés ».

A Lire UEMOA : La libre circulation des biens et des personnes, une pilule difficile à avaler

  Des défis

Malgré le sentiment de « satisfaction », le chemin  pour  une vraie Union sans barrière demeure encore loin. Pour professeur Sall, les objectifs de la libre circulation des personnes et des biens se heurtent aux contrôles excessifs et aux prélèvements irréguliers. « Chaque camion est contrôlé en moyenne 20 fois par voyage, 7  fois plus que la norme communautaire qui est de 3 postes de contrôle par corridor, ou 2 postes de contrôle sur 100 Km,  dépeint l’Universitaire. A ces surcoûts, s’ajoutent les rallongements des délais dans les transports, aggravant les obstacles à la libre circulation aussi bien des marchandises que des personnes ».

Des  recommandations

Plusieurs approches ou d’alternatives de solutions ont été esquissées pour la concrétisation des objectifs initiaux de la libre circulation des biens, des personnes, des capitaux… dans l’espace UEMOA. La première a trait à l’intensification de la sensibilisation sur les textes communautaires. Selon Dr Ouedraogo, face à la méconnaissance des textes communautaires par les usagers et certains agents affectés aux frontières, la commission doit miser sur la pédagogie.  « Il est évident que l’adoption et l’utilisation de l’anglais par l’UEMOA pour la communication et la diffusion de ses documents permettra d’accroître la visibilité de l’Union et attirer plus d’investisseurs et de partenaires », a-t-il souhaité. D’autres  spécialistes du monde des affaires, ont recommandé la fin des détournements de trafics et la concurrence déloyale  ainsi que le protectionnisme.

Charles DJADE, envoyé spécial  de 24heureinfo à Ouagadougou

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