Selon une analyse de l’impact de la pandémie de coronavirus ( Covid-19) sur les entreprises publiée par le Conseil national du patronat (CNP), l’économie togolaise est sérieusement impactée avec des risques de faillite et de perte d’emplois. Un appel à la poursuite du paiement de la dette intérieure et la mise en place d’un fonds de garantie pour faciliter le financement aux PME-PMI a été lancé à l’endroit de l’Etat.
Baisse drastique et suspension momentanée des activités surtout dans le secteur de l’hôtellerie, engagements salariales et fiscales non tenus…, les conséquences de la pandémie sont durement ressenties par le secteur économique togolais. Sur la base de 110 entreprises ciblées pour une analyse d’impact, 41% déclarent avoir suspendu leurs activités et 59% continuent de fonctionner en mode dégradé.
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9% des entreprises risquent de faire faillite si la pandémie se poursuit et 31% s’inquiètent pour la continuité des activités. Alors que 35% rencontrent des difficultés pour honorer leurs engagements, 18% autres, proposent que des engagements soient pris par l’Etat suivant des réaménagements des délais de paiements.
Sur l’emploi, 3% des entreprises ont réduit le nombre d’employés et 91% des entreprises ont mis leurs employés en chômage technique. Seules 6% des entreprises ont mis leur personnel en congé payé ou au régime de télétravail.
Parallèlement, 18 % des entreprises affirment engager entre 0 et 10 000 F Cfa comme coût supplémentaire dans la riposte contre la maladie contre 38 % qui ont débourse 1 million F Cfa. 35% et 9% d’entreprises ont investi respectivement entre 100.001 à 500.000 puis 500.001 à 1.000.000 F Cfa.
Les Chiffres d’affaires ont aussi baissé de 10% pour 1% des entreprises participantes et de 50% pour 64%. 21% des entreprises estiment perdre entre 10 et 30% du CA et 14% des entreprises entre 30 et 50% de Chiffre d’affaires.
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Des pistes de relance
Pour la relance le CNP propose de différer pour une période de trois mois le paiement des impôts, taxes et les versements assimilés dus à l’Etat ainsi que des charges sociales du fait des difficultés de trésorerie des entreprises. Il suggère aussi l’exonération des importations des droits et taxes de porte sur les équipements de santé, matériels et les médicaments entrant dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, puis l’annulation des pénalités de retard dans le cadre de l’exécution de marchés et commande publics avec l’Etat et ses démembrements durant la période de crise.
Parallèlement, le CNP attend la mise en place d’un fonds de garantie pour faciliter le financement pour la relance des entreprises et particulièrement des PME/PMI, la mise en place d’un cadre de concertation quadripartite : Etat/CNPTogo/BCEAO/APBEF pour convenir des modalités idoines d’octroi des fonds
mobilisés par la BCEAO et la possibilité de définition d’un taux préférentiel harmonisé.
Enfin, le Conseil espère une loi de finances rectificative pour réduire certains impôts et taxes : patente, IS,
IMF, TPU etc.., puis la poursuite du paiement de la dette intérieure en privilégiant les PME/PMI.
Selon le FMI ,la croissance du Togo est attendue à 1% à cause de la pandémie.