
Banque Mondiale, Programme des nations unies pour le développement (PNUD), Union Européenne, Banque ouest-Africaine de développement (BOAD) vont aider le Togo, à mobiliser davantage de financement pour la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. Ce jeudi 10 octobre, se tient à Lomé, une rencontre sur les opportunités de la finance climatique pour le Togo. Pour tous les partenaires « la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de l’action climatique est essentielle pour le développement du Togo »
« Les effets des changements climatiques sont connus et vécus de tous. Aujourd’hui, plus que jamais, il est admis que notre planète se réchauffe à un rythme sans précédent et nous avons le devoir d’agir pour inverser les tendances, a lancé dans une introduction, le ministre togolais en charge de l’environnement. Car les conséquences néfastes qui en résultent n’épargnent ni région géographique, ni pays encore moins les hommes ».
Selon les données disponibles, la part globale de l’émission des gaz à effet de serre de l’Afrique est de l’ordre de 4%. « Ce qui parait négligeable » a relativise le ministre, comparativement à la situation qui prévaut dans les pays du Nord.
Changement climat, un défi pour le Togo
Les récentes observations du climat au Togo ont indiqué un réchauffement de 1°C par rapport à la période 1961-1985, avec des écarts annuels compris entre 0,7℃ et 1,2 ℃. Selon les projections climatiques, les températures moyennes atteindront plus de 4,5 ℃ à l’horizon 2100. Aussi, depuis 2000, le pays fait face à des aléas climatiques récurrents, notamment les inondations, les forts chaleurs, la mauvaise répartition des pluies, la sécheresse et l’élévation des niveaux de la mer et enfin l’érosion côtière. « Ces aléas climatiques accentuent la dégradation des ressources naturelles, altèrent les conditions et le cadre de vie des togolais et annihile les efforts du gouvernement à réduire la pauvreté », a déploré le ministre. L’enjeu actuel est de mobiliser davantage de fonds en faveur des projets.
Les secrets pour les mobilisations
Le financement du changement climatique est une préoccupation majeure pour l’Afrique dans sa quête du développement durable et sa transition vers une économie verte. « Les besoins en financement sont estimés à 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2020 et à plus de 150 milliards de dollars par entre 2025-2030 pour la mise en œuvre des engagements des pays et la stabilisation des émissions au niveau acceptable, a indiqué le représentant résident du PNUD au Togo, Aliou Dia. Les coûts d’adaptation en Afrique sont estimés à environ 20 à 30 milliards de dollars par an pour les 10 aux 20 prochaines années ».
Pour ce spécialiste des questions climatiques, les mécanismes de financement existent et il revient, aux pays de présenter des projets bancables, respectant les critères pour décrocher ces fonds. « Les financiers actuels comprennent les fonds bilatéraux mis en place par certains pays développés pour aider les pays en développement à apporter une réponse aux changements climatiques et les fonds multilatéraux créés par la communauté internationale pour le financement de l’action climatique », a-t-il souligné. On peut citer par exemple le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) avec ses fenêtres constituées du Fonds pour les pays les moins avancés et du Fonds spécial pour les changements climatiques, le Fonds d’adaptation et le Fonds Vert pour le Climat etc. A côté de ses fonds classiques, on note un foisonnement de fonds de sources privées ».
Le Togo à ce jour n’a pas encore accès aux ressources du Fonds Vert pour le Climat pour des raisons de complexités des procédures, de manque de compétences pour le montage des projets…
Et cette rencontre de deux jours ouverte ce jeudi devra permettre aux différents partenaires de présenter les modalités et les démarches à suivre pour rendre un projet éligible aux différentes sources de financement climatique, mais aussi de dévoiler à la partie togolaise, les moyens de financement disponible. Il s’agira aussi pour les partenaires de créer une plateforme pour le financement climat en appuie aux efforts de mobilisation des fonds par le pays.