Ce n’est pas une affirmation de 24heureinfo.com, mais le résultat de huit mois de diagnostic effectué par le président de la Cour suprême du Togo, Abdoulaye Yaya. Face à la presse jeudi 26 août à Lomé, le magistrat hors hiérarchie a dressé un tableau sombre de la justice togolaise, tout en promettant des sanctions pour les magistrats et auxiliaires récidivistes.
L’état de la justice togolais laisse à désirer. Certains magistrats et auxiliaires sont des corrompus. La plaie est béante au niveau des affaires portant sur le foncier. Dans nombre de cas, les magistrats et parfois leurs familles deviennent des propriétaires terriens sans droit d’acquisition pour rendre des verdict en faveur du donateur. Ce qui multiplie les contentieux rendant parfois les procédures lentes . Cette situation qui alimente une insécurité dans le pays interpelle au plus haut sommet de l’Etat qui, s’affaire pour réviser des textes en la matière dans la suite du programme de modernisation et de refonte du système judiciaire du pays.
« Le magistrat reste et demeure le principal régulateur de la société. Il me plaît ici, d’invoquer le sens civique qui est un devoir dont le respect est essentiel à la paix sociale et à la pérennité de l’Etat. Mais aujourd’hui, il est regrettable et consternant de constater la facilité et l’insouciance avec lesquelles certains magistrats et auxiliaires de justice se livrent dans la gestion des dossiers dont ils ont la charge, créant ainsi une insécurité judiciaire », a déploré Yaya Abdoulaye très remonté.
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Malgré les rappels à l’ordre, la situation perdure. Et chaque jour, déplore des magistrats, des avocats, huissiers, officiers de police judiciaire, des officiers supérieurs, voire des autorités civiles, lesquels n’hésitent pas à s’approprier des terrains au détriment des pauvres justiciables sont cités dans les scandales fonciers.
A cela s’ajoutent des compromissions entre magistrats et avocats, entre les magistrats du parquet et des éléments de la police judiciaire, entre avocats au détriment des intérêts des justiciables, entre notaires, huissiers, etc. et ce au mépris de leur serment et des règles déontologiques qui régissent leurs corporations respectives.
« Les exemples de ces compromissions abondent et ce sont les justiciables qui sont ainsi sacrifiés », assure Abdoulaye Yaya, qui promet pour l’instant continuer par utiliser la carotte en rappelant les fautifs à l’ordre. La bâton viendra et cela sera sans appel.