
Samedi 11 mai, le Togo a présenté son rapport pays devant le parlement de la Cédéao à Abuja au Nigéria. A cette occasion, un compte rendu a été fait aux députés sur le déroulement des législatives du 20 décembre 2018 au Togo, la composition de la nouvelle Assemblée togolaise et la situation politique actuelle et sécuritaire du pays. « Le climat politique au Togo est stable. Les tensions politiques qui ont prévalu au cours du dernier trimestre ont été apaisées depuis les élections législatives du 20 décembre 2018 », a déclaré la présentatrice du rapport, l’honorable Nassara Djobo-Ouro Bang’na.
Dans son intervention, la députée a rappelé le rôle joué par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement dans la tenue des législatives du 20 décembre 2018 au Togo, une date fixée par la feuille de route éditée par la Conférence lors d’une session ordinaire à Lomé au Togo. Malheureusement a-t-elle précisé, les élections ont été boycottées par la coalition des partis d’opposition regroupés sous la bannière de C14 ».
« Cependant, d’autres partis d’opposition et candidats indépendants ont participé aux élections », a-t-elle relativisé. Sur cette base, le nombre de sièges remportés sont 59 pour UNIR (majorité présidentielle), 7 pour UNF(Opposition), 18 pour les Indépendants, 2 pour le MPDD (opposition) et 1 pour le PDP (opposition).
« La contribution du Parlement a, en effet renforcé le rôle joué par la Commission de la CEDEAO, le président du Ghana, Nana Akufo Addo et le président de la Guinée, H.E. Alpha Condé. (…) La délégation togolaise voudra donc saisir cette occasion pour exprimer sa profonde gratitude au Parlement de la CEDEAO, en particulier au Président Cissé, pour sa précieuse contribution à l’atténuation de la crise politique au Togo », a déclaré l’honorable Nassara Djobo-Ouro Bang’na.
Parlant de la nouvelle législature, l’honorable Nassara Djobo-Ouro Bang’na a informé le parlement régional de l’élection d’une femme présidente du parlement togolais à la personne de Yawa Tsègan. La nouvelle législature a donné dès l’entame de ses travaux, une priorité aux réformes constitutionnelles jamais soldées par la précédente législature. A ce point, elle a souligné que c’est désormais chose faite le 8 mai. Les réformes sont adoptées et le mandat présidentiel est limité à 5 ans une fois renouvelable, le mode de scrutin à deux tours pour l’élection présidentielle est chose effective de même que la réforme de la Cour constitutionnelle.
Elections locales
Le Togo a aussi porté à la connaissance du parlement régional l’organisation le 30 juin prochain des élections locales. « Bien que prévues à l’origine pour le 16 décembre 2018, les élections locales n’ont pas pu avoir lieu en raison de la tension politique », a expliqué la députée qui est revenue sur quelques extraits de l’intervention du Chef de l’Etat devant le parlement à la veille de la célébration de la fête nationale du pays. « Au cours de son discours, le Chef de l’Etat a souligné la nécessité de renforcer la démocratie et a appelé toutes les parties politiques à faire du dialogue leur plus puissant allié. C’était en présence du nouveau chef de l’opposition, le chef de l’Union des forces du changement (UFC, opposition), M. Gilchrist Olympio », a déclaré madame Nassara Djobo-Ouro Bang’na.
Enfin elle a relevé que le président de la République a invité dans son discours devant l’Assemblée nationale, la CENI à prendre toutes les mesures nécessaires pour organiser les élections locales dans les meilleurs délais. Et les partis politiques à y prendre part.
Défis sécuritaires
Sur les défis sécuritaires, la députée a affirmé que la lutte contre les djihadistes présumés s’est en effet intensifiée dans la sous-région. « La coopération entre les services de renseignement du Togo, du Ghana, du Burkina Faso et du Bénin a été très efficace. Cela a permis aux forces de défense et de sécurité d’arrêter 15 djihadistes présumés », martèle-t-elle.
Ils ont été trouvés avec des armes et de grosses sommes d’argent. L’arrestation a été rendue possible grâce à une alerte déclenchée par les autorités du Burkina Faso. C’est pourquoi le président de la République, en prononçant son discours devant les députés a insisté sur « l’intensification des mesures visant à lutter efficacement contre le terrorisme sur le territoire national et dans la sous-région ».
Outre les textes récemment adoptés ou ratifiés par l’Assemblée nationale sur le sujet, le Togo a mis en place des unités d’élite au sein de ses forces de sécurité pour lutter contre toutes les formes d’actes criminels, de piraterie et de banditisme en haute mer, y compris la prolifération des armes légères.
« Le Togo participe au maintien de l’ordre et à la sécurité dans la zone CEDEAO à travers le déploiement de ses contingents », a conclut la députée.