
Présent à Lomé dans le cadre du Forum économique Togo-UE, le directeur de la BRVM-Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) Edoh Kossi Amenounve est intervenu jeudi lors d’un panel sur l’accès au Financement et au Crédit : Un Enjeu majeur pour les entrepreneurs Togolais. A la fin du débat, 24heureinfo lui a posé trois questions. Lecture !
24heureinfo : Vous venez de parler de l’accès au financement et au crédit et vous avez abondamment abordé le recours au marché financier régional, de quoi s’agit-il exactement?
Edoh Kossi Amenounve : Nous sommes un marché financier. La Bourse régionale des valeurs mobilières, est un instrument à long termes des Etats et des entreprises. Par conséquent, des Etats de l’UEMOA peuvent venir sur notre marché pour mobiliser des ressources pour le financement de leurs projets. Je pense que le PND justement a indiqué dans les sources de financement possible, le recours à l’émission de Titres publics sur le marché financier régional. Nous nous réjouissons de ça et nous pensons que cela va, non seulement contribuer à dynamiser notre marché obligataire mais surtout à donner des occasions à l’Etat togolais de revenir sur ce marché pour mobiliser des ressources en monnaie locale. Nous pensons que c’est une excellente chose parce que les Etats ont besoin de ressources, ils ont besoin d’utiliser ces ressources pour doter nos pays d’infrastructures et avant le Togo, il y a eu des pays qui ont eus des Plans nationaux de développement notamment la Côte d’Ivoire, le Burkina qui utilisent aujourd’hui le marché financier régional pour lever des ressources pour financer ces plans.
Au-delà du financement de l’Etat par la dette, vous avez bien compris que le secteur privé doit également jouer un rôle extrêmement important dans le financement du PND, et pour cela, tous les instruments que l’on peut utiliser, que ça soit de l’actionnariat populaire, des émissions d’actions par des entreprises des secteurs privés, l’accès des PME togolaises au financement par le marché, tous ces instruments doivent être utilisés pour accompagner le PND afin que ce Plan puisse atteindre ces objectifs.
Mais on voit que des entreprises togolaises traînent le pas à venir justement sur le marché ?
Ça va venir. On a deux banques installées au Togo qui sont déjà sur le marché, Ecobank et Oragroup ; nous avons crée un programme de formation et de renforcement des capacités pour les PME, qui vont accéder au marché dans quelques années, et on a une PME togolaise qui est dans ce programme et nous sommes en train de chercher d’autres PME pour entrer dans ce programme. Je pense qu’avec cette dynamique de développement que le PND va instaurer, il y aura plus d’ouverture pour que des entreprises togolaises puissent venir, à travers aussi bien des privatisations, que par des admissions volontaires sur le marché financier régional, et c’est une bonne nouvelle pour la Bourse.
Les atouts du pays sont-ils favorables ?
Le Togo est un Etat, un Etat qui a besoin de ressources et qui recourt au marché et qui peut continuer de recourir au marché pour se financer. Je crois qu’à travers la dernière notation de l’Etat togolais, on a un indicateur à-peu-près aujourd’hui de la capacité de l’Etat à faire face à ses engagements, et par conséquent, ça va accélérer aussi l’intégration de l’Etat togolais sur le marché financier, je dirai international. Au-delà de ça, le Togo a une économie qui est en croissance, une croissance qui se renforce et avec les objectifs de croissance de plus 7% à l’horizon 2022 pour le PND, c’est quand même des indicateurs qui rassurent les investisseurs. Je crois que les réformes qui sont envisagées et les actions qui sont menées pour pouvoir accompagner justement la mise en œuvre de ce Plan, peuvent être de nature à installer une certaine confiance des investisseurs et donc à donner un accès plus facile à l’Etat et aux entreprises togolaises sur le marché régional.
Propos recueillis par Charles Djade