
Le nombre de femmes enceintes et d’enfants d’Afrique subsaharienne dormant sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide et bénéficiant de traitements préventifs contre le paludisme a considérablement augmenté ces dernières années, selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur cette maladie.
Cependant, des efforts accélérés sont nécessaires pour réduire le nombre d’infections et de décès dans les pays les plus durement touchés, alors que les progrès stagnent. L’année dernière, le paludisme a touché 228 millions de personnes et tué environ 405.000 personnes, principalement en Afrique subsaharienne.
La grossesse réduit l’immunité de la femme contre le paludisme, la rendant plus vulnérable aux infections et au risque accru de maladie, d’anémie sévère et de décès. Le paludisme maternel interfère également avec la croissance du fœtus, augmentant le risque d’accouchement prématuré et d’insuffisance pondérale à la naissance – une des principales causes de mortalité infantile.
« Les femmes enceintes et les enfants sont les plus vulnérables au paludisme et nous ne pouvons pas progresser sans nous concentrer sur ces deux groupes », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Nous constatons des signes encourageants, mais le fardeau de la souffrance et des décès dus au paludisme est inacceptable, car il est en grande partie évitable. Le manque d’amélioration du nombre de cas et de décès dus au paludisme est profondément troublant ».
Campagne ciblée pour réduire le nombre de cas
En 2018, environ 11 millions de femmes enceintes ont été contaminées par le paludisme dans les zones de transmission modérée ou élevée de la maladie en Afrique subsaharienne. En conséquence, près de 900.000 enfants sont nés avec un faible poids à la naissance.
Malgré les signes encourageants observés dans l’utilisation d’instruments de prévention chez les femmes enceintes et les enfants, le taux mondial d’infections paludéennes n’a pas augmenté entre 2014 et 2018.
L’année dernière, l’OMS et le Partenariat Roll Back Malaria (RBM) contre le paludisme ont lancé une réponse ciblée visant à réduire le nombre de cas et de décès dans les pays les plus durement touchés par le paludisme. Cette campagne vise 11 pays qui représentaient environ 70% de la charge de paludisme dans le monde en 2017.
En novembre 2019, cette approche avait été lancée dans neuf de ces pays. Deux pays ont notablement réduit les cas de paludisme en 2018 par rapport à l’année précédente : l’Inde (2,6 millions de cas en moins) et l’Ouganda (1,5 million de cas en moins).
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