
C’est la conclusion surprenante et inattendue à laquelle s’est parvenue la première enquête menée conjointement par des experts français et ghanéens, selon une information inclusive publiée vendredi 13 novembre 2020 par Radio France Internationale (RFI). Les enquêteurs français chargés de comparer la balle retrouvée sur le corps du commandant du BIR, Madjoulba Bitala avec 152 douilles provenant de 76 armes différentes saisies par les autorités togolaises ont remis leur rapport à la justice togolaise au mois d’août.
Selon la source de RFI, les douilles avaient été envoyées fin juin en France via une commission rogatoire internationale et ce dans le cadre d’une demande d’entraide judiciaire. Une démarche similaire avait été entreprise auprès des autorités ghanéennes. Verdict : « Les résultats [des deux expertises] sont les mêmes », assure sous couvert d’anonymat une source au cœur de l’enquête à la radio internationale.
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« Ce qui semble établi, c’est que le colonel connaissait son ou ses agresseurs. Ce dimanche 3 mai, le haut gradé assiste dans l’après-midi à la cérémonie d’investiture du président réélu. Investiture qu’il fête ensuite au mess des officiers. En milieu de soirée, il regagne son bureau, qui lui sert aussi de couchette. Que se passe-t-il alors ? Mystère. Sa secrétaire, qui dormait dans une pièce attenante, découvre au petit matin son corps gisant sur le canapé. Réveillée à 5h du matin, celle-ci a été alertée par une odeur de brûlé. Selon une source, le sang de la victime aurait coulé sur une prise électrique, provoquant un léger court-circuit. Élément troublant, la secrétaire aurait confié aux enquêteurs avoir entendu, quelques heures plus tôt dans un demi-sommeil, un éclat de voix et le colonel lancer en français : « Sors d’ici ! ». Or, les enquêteurs ont découvert que la porte privée menant au bureau du colonel, généralement fermée, était restée ouverte. Ce qui laisse supposer que Bitala Madjoulba aurait accueilli celui ou ceux qui allaient ensuite l’assassiner », souligne RFI.
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Parallèlement aux résultats des examens balistiques, Awi Adjoli, le juge en charge de l’affaire a émis une commission rogatoire. Le but : faire procéder par des officiers de police judiciaire à l’audition de certains militaires du camp où officiait le colonel Madjoulba. Selon cette même source, les auditions seraient actuellement en cours et n’auraient débouché pour l’heure sur aucun placement en détention.
Pour l’heure, le corps est toujours gardé à la morgue de Lomé malgré plusieurs manifestations réclamant le corps dans son village natale.
24heureinfo avec RFI.