La langue de l’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga commence par se délier après son éviction. Dimanche 5 janvier 2025, face à ses militants, il a émis de vives critiques contre les autorités militaires en place, dénonçant une « gouvernance par la peur » et une dérive autoritaire mettant en péril l’avenir démocratique du Mali.
Réuni avec ses partisans du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) à l’occasion du Nouvel An, il a exprimé ses préoccupations concernant la direction actuelle de la transition. Choguel Maïga est revenu sur son expérience à la tête du gouvernement, rappelant qu’il n’avait pas initialement aspiré au poste de Premier ministre, auquel il a été nommé en juin 2021.
En effet, il a significativement la perception de cette fonction, affirmant que « le Premier ministre n’est pas quelqu’un qu’on ramasse dans les caniveaux » et que la gestion de l’État ne sait pas être comparée à celle d’une ONG.
Il a également évoqué son intervention marquante à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2021, où il avait accusé la France d’« abandonner en plein vol » dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Selon lui, ce discours, préparé en toute indépendance, illustre une politique où militaires et diplomates doivent se mettre au service du pouvoir légitime. Choguel Maïga a défendu le bilan de son gouvernement, citant des réalisations majeures telles que l’adoption d’un nouveau code minier, l’élaboration d’une nouvelle constitution et le rétablissement de la confiance des citoyens.
Toutefois, son éviction en novembre 2024, après des critiques publiques envers les autorités militaires, a marqué une fracture politique majeure.
L’ancien Premier ministre a exprimé son inquiétude face aux méthodes actuelles de gouvernance, qu’il qualifie de coercitives, illustrées par des arrestations arbitraires, comme celle d’un opposant à Sikasso pour avoir exprimé un désaccord. Il a appelé à une gestion basée sur la vertu et l’inclusion, estimant que « gouverner par la peur » est inefficace et destructeur.
« Le Mali finira par surmonter ces épreuves », a-t-il assuré, exhortant les Maliens à tenir bon.
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