Madagascar : l’ONU condamne fermement la prise de pouvoir militaire et appelle au rétablissement de l’ordre constitutionnel

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a réagi avec fermeté à la situation politique explosive à Madagascar, marquée par une nouvelle intervention de l’armée dans les affaires du pays.
« Le Secrétaire général condamne le changement anticonstitutionnel de gouvernement à Madagascar et appelle au retour à l’ordre constitutionnel et à l’état de droit », a déclaré mardi son porte-parole, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.
Cette sortie intervient alors que le colonel Michaël Randrianirina s’apprête à prêter serment en tant que « président de la Refondation de la République de Madagascar », après la destitution d’Andry Rajoelina par l’Assemblée nationale et un transfert de pouvoir opéré par l’armée.
Les Nations Unies se sont également alignées sur la position de l’Union africaine, qui a décidé de suspendre immédiatement Madagascar de toutes ses instances. « Le Secrétaire général prend acte de la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et soutient ses efforts pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel », a précisé Dujarric.
En pleine crise politique et sociale, l’ONU appelle les acteurs malgaches au dialogue et à la responsabilité. « Le Secrétaire général encourage toutes les parties prenantes malgaches, y compris les jeunes, à œuvrer ensemble pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans le pays », a ajouté le porte-parole.
Depuis la fin du mois de septembre, la jeunesse malgache mène un mouvement de contestation contre la légitimité du scrutin présidentiel de 2023, qu’elle juge entaché d’irrégularités. Ces tensions ont culminé avec le renversement du pouvoir en place et la vacance constatée par la Haute Cour constitutionnelle.
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Mardi soir, les proches d’Andry Rajoelina ont quitté le palais d’Iavoloha. Le colonel Randrianirina a promis d’organiser des élections dans un délai de 18 à 24 mois, tout en lançant des consultations pour la nomination d’un Premier ministre de transition.
Rajoelina, réélu en 2023 dans un scrutin controversé, avait déjà pris le pouvoir en 2009 à la suite d’un coup d’État militaire condamné par la communauté internationale









