
Par voie de communiqué publié le 4 mai 2025, le parti Santé du Peuple, dirigé par le Dr Georges William-Kouessan, exprime son rejet ferme du processus ayant conduit à la mise en place de la Ve République au Togo.
Le parti Santé du Peuple dénonce un processus qu’il qualifie d’« impopulaire » et de non conforme aux normes démocratiques. Il fustige notamment l’absence de consultation populaire et l’objectif caché, selon lui, de « consacrer le pouvoir à vie d’un seul homme ».
Un processus contesté du début à la fin
Pour le parti, la réforme constitutionnelle engagée depuis mars 2024 s’est déroulée dans un mépris total des règles démocratiques. « Une Constitution a été changée précipitamment, au mépris de nombre de ses articles, par des députés non habilités », lit-on dans la déclaration. Le texte dénonce l’aboutissement du processus avec la désignation du Président du Conseil des ministres, ainsi que l’élection d’un Président de la République revenu sur la scène après deux décennies d’absence politique.
« Il n’y a qu’au Togo que l’on peut assister à un feuilleton politique aussi surréaliste », déplore le parti.
Des arguments de stabilité remis en cause
Les autorités ont justifié ce changement de régime par la volonté de renforcer la stabilité politique et de favoriser le développement. Mais pour le parti Santé du Peuple, cette justification ne tient pas.
« On nous a avancé l’argument selon lequel le régime parlementaire serait source de stabilité. Pourtant, la IVe République en France, elle aussi parlementaire, fut marquée par une instabilité chronique », rappelle le Dr William-Kouessan.
Le parti estime que ce n’est pas la nature du régime qui détermine la stabilité, mais la manière dont il est instauré, et surtout, l’adhésion populaire à son fondement.
« Le passage en force n’est pas une victoire »
Dans sa déclaration, le parti Santé du Peuple appelle les autorités à méditer sur les conséquences d’un passage en force. « Aucun pays ne peut avancer et se moderniser s’il est dirigé sur la base du slogan le chien aboie, la caravane passe. Le passage en force dans la gestion d’un État n’a jamais été synonyme de vraie victoire », affirme le texte.
Le communiqué se conclut par un avertissement sobre : « Seule l’histoire jugera ».