
Le Togo a officiellement tourné une page de son histoire politique. Ce samedi 3 mai 2025, à l’occasion de la première séance plénière du Congrès, les députés et sénateurs togolais, réunis au pavillon annexe de l’Assemblée nationale, ont élu Jean-Lucien Savi de Tové président de la République. Seul candidat en lice, présenté par le parti majoritaire Union pour la République (UNIR), il devient ainsi le premier chef de l’État dans le cadre de la nouvelle Constitution, entrée en vigueur en mai 2024.
À 86 ans, ce vétéran de la vie politique togolaise accède à une fonction désormais honorifique, dans un régime parlementaire où l’essentiel du pouvoir exécutif est détenu par le président du Conseil — Faure Essozimna Gnassingbé, investi le matin même.
Une élection symbolique, une cérémonie solennelle
La séance plénière, présidée par Kodjo Adédzé, président de l’Assemblée nationale et du Congrès, s’est tenue dans une atmosphère solennelle. Y ont assisté des membres du corps diplomatique, des chefs traditionnels et religieux, ainsi que de nombreuses personnalités politiques et civiles.
Après vérification du quorum, l’élection s’est déroulée à bulletin secret, conformément à la Constitution et au règlement intérieur du Congrès. Sans surprise, Jean-Lucien Savi de Tové a obtenu 100 % des 150 suffrages exprimés.
Son éligibilité a été confirmée par le Président du Congrès, rappelant qu’il remplissait l’ensemble des critères requis : nationalité togolaise de naissance, plus de 12 mois de résidence sur le territoire, jouissance de ses droits civils et politiques, état de santé jugé satisfaisant par des expertises médicales.
Une prestation de serment aux accents d’unité
Conformément à l’article 35 de la Constitution, le président élu a prêté serment devant le Congrès :
« Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté nationale, Nous, Jean-Lucien Savi de Tové, Président de la République élu, jurons solennellement fidélité à la Constitution […] et nous engageons à consacrer nos efforts au bien-être du peuple togolais et à la consolidation de l’unité nationale. »
Il a été ensuite officiellement investi dans ses fonctions, dans une cérémonie sobre, mais chargée de symbolisme.
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Une transition institutionnelle saluée comme apaisée
Cette séquence institutionnelle est la première mise en œuvre concrète du régime parlementaire instauré par la Constitution du 6 mai 2024, qui redéfinit profondément la gouvernance togolaise. La fonction présidentielle, vidée de ses pouvoirs exécutifs, est recentrée sur des missions de représentation et de garantie de l’unité nationale.
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Pour les autorités, cette élection consacre la maturité démocratique du Togo, l’adhésion à une séparation des pouvoirs plus marquée, et l’enracinement du pays dans les standards d’un État de droit moderne.
Si l’opposition reste critique vis-à-vis du processus global, l’opinion nationale et internationale retiendra de cette journée le sceau d’une transition institutionnelle pacifique, dans un climat politique resté calme.