
La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) dénonce une nouvelle irrégularité dans l’organisation des élections municipales prévues cette année. Dans un communiqué publié ce 22 mai 2025, la coalition s’indigne de la publication tardive du décret n°2025-003/PC du 21 mai 2025, fixant le nombre de conseillers municipaux et d’adjoints au maire, intervenue après le démarrage officiel du dépôt des candidatures.
Pour la DMP, cette décision, bien qu’en lien avec les données actualisées du recensement général de la population, témoigne de « l’impréparation manifeste du scrutin ». Elle y voit une « violation flagrante des principes de transparence, d’égalité des chances et de sécurité juridique ». En modifiant les paramètres essentiels du processus électoral en cours, ce décret compromet, selon la coalition, les efforts déjà engagés par les partis et candidats.
La DMP rappelle que le Protocole additionnel de la CEDEAO interdit toute réforme majeure du cadre électoral à moins de six mois d’un scrutin, sauf consensus entre les acteurs. Or, souligne le communiqué, aucune concertation préalable n’a été menée, ce qui rend la décision non seulement inopportune, mais également contraire aux engagements internationaux du Togo.
Outre le décret jugé problématique, la DMP évoque une série d’irrégularités qui, selon elle, entachent déjà le processus électoral :
l’absence de recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dont le mandat est arrivé à échéance depuis 2023 ;
la révision unilatérale et contestée du fichier électoral, menée dans des conditions opaques ;
l’augmentation du cautionnement de plus de 50 %, suivie d’un rétropédalage de dernière minute ;
la convocation du corps électoral sans publication préalable de la liste électorale.
La DMP y voit les signes d’un régime fébrile, en perte de légitimité, qui « instrumentalise les institutions et entretient la confusion pour dissuader les citoyens et torpiller le processus électoral ». Pour la coalition, cette stratégie vise à provoquer un désengagement populaire, afin de faire passer, dans l’indifférence, un scrutin biaisé.
Face à cette situation, la DMP :
condamne fermement la publication tardive du décret n°2025-003/PC ;
exige le report du scrutin d’au moins six mois, pour garantir un processus électoral équitable et apaisé ;
appelle à l’ouverture immédiate de discussions entre les acteurs politiques.
La coalition en appelle également aux partis d’opposition, aux organisations de la société civile, aux citoyens et à la communauté internationale, afin de faire barrage à toute tentative de confiscation du processus démocratique et de défendre le droit du peuple togolais à des élections libres, inclusives et crédibles.
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