
L’armée israélienne a fait état ce mardi soir de tirs de missiles en provenance d’Iran. Les sirènes d’alertes ont été activées partout dans le pays et des missiles d’interceptions ont été tirés au-dessus de Jérusalem. Selon l’agence de presse officielle IRNA, des missiles ont également été tirés sur Tel-Aviv. Les secours font état de deux blessés légers.
« Pour le moment », la menace est écartée, indique l’armée israélienne, et la population peut sortir des abris. Un « grand nombre » de missiles ont été interceptés, ajoutant avoir détecté quelques « impacts » lors de l’attaque. Les États-Unis se sont dits prêts à apporter un « soutien défensif supplémentaire » à Israël.
Plus tôt, l’armée avait appelé la population à se préparer à une éventuelle attaque iranienne « à grande échelle » et l’ambassade des États-Unis en Israël avait ordonné à son personnel et à leurs familles de se rendre dans des abris.
Une réponse à la mort des chefs du Hezbollah et du Hamas
Cette attaque est une réponse aux assassinats du chef du Hamas, fin juillet, et de celui du Hezbollah, il y a quatre jours, ont affirmé les Gardiens de la révolution. « En réponse aux martyrs d’Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et Abbas Nilforoushan (adjoint au chef des Gardiens), nous avons visé le cœur des territoires occupés » (Israël), ont indiqué dans un communiqué les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique d’Iran.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a affirmé que la mort d’Hassan Nasrallah « ne sera pas vaine » et le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref a averti qu’elle entraînerait la « destruction » d’Israël.
« Cette attaque aura des conséquences »
Les Gardiens de la révolution ont également menacé d’« attaques écrasantes » si Israël répliquait aux tirs de missiles, mais l’armée israélienne a d’ores et déjà annoncé que cette attaque « aura des conséquences » et qu’Israël ripostera « à l’endroit et au moment » qu’il décidera.
« Cette attaque aura des conséquences. Nous avons des plans et nous agirons à l’endroit et au moment que nous aurons décidés », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari.
L’espace aérien fermé
L’espace aérien est fermé en Israël et les vols ont été « détournés vers d’autres destinations en dehors d’Israël », a déclaré le porte-parole dans un communiqué. Le trafic est notamment totalement interrompu à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. « Il n’y a actuellement ni décollage ni atterrissage », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’aéroport. Le Liban a également annoncé la fermeture de son espace aérien et la suspension du trafic aérien pour au moins deux heures « en raison des développements régionaux ». Le trafic aérien est aussi suspendu en Jordanie voisine et en Irak, pour des raisons de « sécurité ».
Par ailleurs, quatre personnes ont été tuées et sept autres blessées dans un attentat à l’arme automatique à Tel-Aviv, selon la police. Les deux tireurs ont été « neutralisés ». Selon des images de caméras de surveillance diffusées par la télévision israélienne, les deux tireurs ont ouvert le feu en descendant d’un tram à l’arrêt de Sdérot-Yéroushalaïm, dans le quartier de Jaffa.
L’ONU condamne « l’élargissement du conflit »
« Je condamne l’élargissement du conflit au Moyen-Orient », a de son côté déclaré, dans un communiqué, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. « Cela doit cesser. Il nous faut absolument un cessez-le-feu », a ajouté le patron de l’ONU, en déplorant « l’escalade après escalade ».
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, au lendemain du début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque du mouvement palestinien le 7 octobre 2023 contre Israël. Depuis, des localités à la frontière israélo-libanaise ont été prises dans un engrenage de violences transfrontalières, avant une intensification des frappes israéliennes mi-septembre contre le Hezbollah, avec l’objectif de faire cesser les tirs de ce mouvement et permettre le retour de dizaines de milliers d’habitants dans le nord d’Israël.
Au Liban, plus de 1.000 personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 16 et 17 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs qui ont visé les bastions du Hezbollah à partir du 23 septembre. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées au Liban.
La sécurité des soldats français au Liban
Le Premier ministre français Michel Barnier s’est lui inquiété devant l’Assemblée nationale de l’« escalade » au Proche-Orient et du « conflit direct qui semble être engagé » entre l’Iran et Israël, jugeant la situation « extrêmement sérieuse ». Il devait rejoindre ensuite un Conseil de défense et de sécurité nationale autour d’Emmanuel Macron à l’Élysée.
La sécurité du contingent de 700 soldats français de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) est une « priorité absolue » pour la France, a également affirmé le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, selon son cabinet. « Dans le contexte de l’attaque iranienne menée contre Israël, le ministre des Armées a échangé cet après-midi avec son homologue américain Lloyd Austin sur le contexte sécuritaire au Moyen-Orient, en particulier sur la sécurité de l’État d’Israël et sur la situation au Liban, où la sécurité de nos soldats est une priorité absolue », a fait savoir le cabinet du ministre.