
Réunis ce mardi 29 avril au Centre international de Conférence de Bamako (CICB), les représentants des forces vives de la nation ont formulé une série de recommandations aux allures de rupture politique majeure. Parmi les plus marquantes : la dissolution de tous les partis politiques existants et la proposition d’installer le général d’armée Assimi Goïta à la tête de l’État pour un mandat renouvelable de cinq ans.
Présidée par le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, la rencontre a rassemblé des délégués venus de tout le pays ainsi que de la diaspora malienne. Elle visait à réfléchir à une refonte en profondeur du paysage politique, dans le sillage des réformes enclenchées par la nouvelle Constitution promulguée en juillet 2023.
Les discussions ont porté sur trois axes principaux : la réduction du nombre de partis, le statut de chef de file de l’opposition, et le phénomène du nomadisme politique. À l’issue des travaux, plusieurs recommandations générales ont été formulées, dont :
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La dissolution de tous les partis politiques existants ;
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Un durcissement des conditions de création de partis, incluant une caution de 100 millions de francs CFA, une exigence de représentation nationale, et des critères d’âge pour les dirigeants (25 à 75 ans) ;
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La suppression du financement public des partis et l’interdiction de toute implication des chefs traditionnels ou religieux dans la vie politique ;
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L’abolition du statut de chef de file de l’opposition, avec redirection des fonds associés vers des projets de développement ;
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L’interdiction du nomadisme politique, assortie de sanctions pour les élus démissionnaires et les partis accueillant des transfuges.
À ces mesures s’ajoutent des propositions plus spécifiques : la révision de la charte de la Transition pour officialiser Assimi Goïta comme Président de la République, le maintien des institutions actuelles jusqu’à la pacification complète du pays, la suspension du processus électoral, un audit du fichier électoral, ainsi que l’instauration d’un scrutin présidentiel à un seul tour, avec une caution de 250 millions de francs CFA pour les candidats.
Le Premier ministre a indiqué que ces recommandations seraient transmises au chef de l’État, en insistant sur leur portée historique. Selon lui, elles pourraient permettre au Mali de « tourner les pages obscures de son histoire ».
Ces consultations s’inscrivent dans le prolongement des Assises nationales de la refondation (ANR), et marquent une nouvelle étape dans la restructuration institutionnelle entamée par les autorités de transition.
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