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Migration : atout ou menace, Damien Mama se prononce

Est-ce que la migration constitue un atout ou menace à l’équilibre mondial ?  C’est à cette question que le coordonnateur résident du système des nations unies au Togo, Damien Mama,  a répondu  mardi   soir lors du Club diplomatique  de Lomé.  Selon M. Mama,  « la migration constitue plutôt un atout »   et  si des mesures adéquates sont en place, notamment en matière de fiscalité, de lois du travail, du régime de sélection des migrants et de la pertinence des politiques migratoires, les Etats devront en tirer  grand profit.

Dans son développement,   le béninois a  abordé  la problématique   à travers ses multi-dimensions économiques, politiques, sociales, géographiques, ou géostratégiques tout simplement.

 La migration  a aussi ses conséquences a  rappelé le coordonnateur, à savoir le décès et disparition de migrants, le trafic illicite  et  la xénophobie.

Il  a précisé aussi  les barrières imposées aux migrants affectent différemment les femmes dans les pays de transit et de destination, quelle que soit la route migratoire choisie. Selon les données compilées par le Mixed Migration Center en 2018, le stress financier, les abus physiques y compris sexuels, les risques élevés de noyade pendant les tentatives de secours aux enfants, et les conditions extrêmes du voyage font partie des épreuves subies par les femmes sur les principales routes migratoires du monde.

Cependant, malgré le côté positif, la migration reste un grand défi pour les États. Dans les pays d’origine, les craintes sont généralement liées à la problématique de la fuite des cerveaux. Selon la fondation Mo Ibrahim, les migrants africains contemporains sont généralement jeunes, instruits et comptent globalement autant de femmes que d’hommes et environ 60% de la population africaine a moins de 25 ans.

Plus de 40% des jeunes Africains considèrent leurs conditions de vie actuelles comme « très mauvaises » ou « assez mauvaises ».

La Banque Mondiale, dans un rapport publié en 2018, a alerté le monde sur les effets du changement climatique qui pourraient forcer le déplacement de plus de 143 millions de personnes d’ici 2050. Et les effets des conflits continuent de provoquer le mouvement des réfugiés et des déplacées internes dans le monde. « Avec la montée du terrorisme et de l’extrémisme violent dans le monde, les États sont parfois obligés de durcir les modes d’entrée sur leurs territoires afin de se prévenir des risques sécuritaires que posent les réseaux criminels en mouvement », a-t-il  dit.

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Les pistes d’actions

 Selon le coordonnateur, en Afrique en particulier, la transformation structurelle des économies ainsi que la mise en place de politiques pertinentes d’autonomisation des femmes, d’éducation, de santé y compris la santé sexuelle et reproductive, l’emploi, et l’engagement civique pourraient aider à réaliser des dividendes démographiques.  « Si les principales raisons du déplacement des populations tournent autour de la recherche du mieux-être, nous devrions faire en sorte que la réponse aux défis de la migration passe par la promotion de l’inclusion sociale et notre engagement à ne laisser personne de côté », a conseillé M. Mama.

Il ajoute que  dans les pays  qui attirent le plus de migrants, les politiques migratoires doivent être respectueux des instruments internationaux de protection des droits de l’hommes, se baser sur les données factuelles, et éviter d’être pris en otage par les perceptions souvent erronées, les réactions émotives des masses, et les promesses populistes dont la réalisation est presqu’impossible dans un monde globalisé et connecté.

« Nous devons donc agir. Pas seul. Mais ensemble », a-t-il conclu.

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