
La Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK, Opposition) s’est dite « choquée et consternée » par l’attaque terroriste du 15 au 16 juillet 2022 dans les préfectures de Kpendjal et Kpendjal-ouest, tout en appelant à un service de renseignement « efficace » pour mieux renseigner les éléments déployés sur le terrain. Dans un communiqué publié mercredi 20 juillet, le regroupement demande aux autorités de « décréter une période de deuil national pour honorer la mémoire de tous les morts ».
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA DYNAMIQUE MONSEIGNEUR KPODRZO (DMK) RELATIF AUX MALHEUREUX ÉVÉNEMENTS SURVENUS DANS LA REGION DES SAVANES.
Une semaine après la bavure militaire meurtrière mise en évidence par des témoignages des populations
du village de Margba dans la commune de Tone 1 et relayée par des médias, la région des Savanes est à nouveau en deuil. Une trentaine d’hommes ont été massacrés à l’arme blanche dans quatre villages des
préfectures de Kpendjal et de Kpendjal Ouest, suite à des attaques barbares et atroces perpétrées par une bande armée d’individus non identifiées.
En huit mois, on dénombre dans cette zone frontalière avec le Burkina Faso quatre attaques meurtrières occasionnant aussi des blessés. La dernière incursion intervenue dans la nuit du 15 au 16 juillet dans quatre localités provoque des déplacements spontanés massifs de populations vers des zones jugées plus sûres.
La DMK est choquée et consternée par ce énième drame qui ravage les populations de la région des Savanes. Elle exprime sa compassion aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. La DMK exprime sa solidarité avec les personnes déplacées dans cet espace réputé déjà pauvre et où les paysans sont actuellement en plein travaux champêtres.
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La DMK exhorte les populations à rester solidaires avec les familles éprouvées en les accueillant dans la mesure de leurs moyens.
Elle invite les associations œuvrant dans le domaine social à apporter leurs
soutiens aux familles endeuillées et déplacées.
La DMK demande aux bonnes volontés et aux services spécialisés de l’Etat d’apporter un soutien psychologique aux personnes ayant subi un choc dans ce drame.
Elle exhorte les Togolaises et togolais de rester en union de prière avec nos concitoyens éprouvés par ces
événements douloureux. La DMK convie les autorités en place à décréter une période de deuil national pour honorer la mémoire de tous les morts.
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La DMK constate que les services de renseignements se laissent surprendre par ces incursions répétées, et semblent incapables de fournir à nos forces de défense et de sécurité des informations idoines pour sécuriser les populations en danger avéré. En effet, la DMK ne comprend pas pourquoi depuis huit mois que surviennent ces incursions dans une zone soumise à l’Etat d’urgence sécuritaire, les autorités en place ne disposent pas d’informations avérées sur l’origine et les auteurs de ces attaques. Elle ne comprend pas non plus qu’aucun terroriste n’ait pu être arrêté.
La DMK salue le courage des Forces armées togolaises (FAT) pour avoir reconnu leur bavure entrainant la
mort de sept jeunes soupçonnés d’être des terroristes.
Toutefois, pour fixer les Togolaises et les Togolais qui ont le droit de savoir, et pour faire taire des rumeurs
persistantes émanant des localités meurtries clamant que ces massacres trouvent leur origine dans un
conflit entre des éleveurs peuls spoliés et des personnes ciblées, la DMK demande l’ouverture sans délai
d’une enquête indépendante et internationale pour faire la lumière sur ces douloureux événements.
Par ailleurs, en vue d’une véritable cohésion nationale et d’un élan patriotique face à l’adversaire externe,
la DMK demande au régime en place de prendre des mesures pour :
• endiguer la vie chère, au lieu de l’aggraver par l’augmentation injustifiée des prix de produits essentiels
notamment les produits pétroliers qui viennent de connaitre une 4e hausse depuis le début de cette
année ;
• libérer les prisonniers politiques ;
• favoriser le retour des exilés politiques en toute sécurité et sérénité ;
• engager des discussions franches et sérieuses en vue de solder la grave crise politique née des élections
présidentielles du 22 février 2020.
Fait à Lomé le 20 Juillet 2022.