
Endettement réduit, salaires régularisés, confiance restaurée : les neuf hôpitaux concernés par la contractualisation affichent des indicateurs encourageants.
C’est une réforme discrète mais profonde qui, depuis 2018, transforme peu à peu le secteur hospitalier public au Togo. Dans un pays où les hôpitaux souffraient depuis des années de dysfonctionnements chroniques — retards de paiement, pénuries de médicaments, dettes abyssales — l’introduction d’un nouveau mode de gestion, fondé sur la contractualisation, semble produire des effets mesurables.
Selon les chiffres communiqués par le ministère togolais de la Santé, les neuf hôpitaux contractualisés dans le pays entre 2018 et 2024 ont vu leur dette globale diminuer de 18 % par rapport à la période précédente. Mieux encore : les dettes envers les grossistes de médicaments et produits pharmaceutiques ont été réduites de manière spectaculaire, atteignant une baisse de 67 %. Ce désendettement massif a permis de rétablir la confiance des fournisseurs et de fluidifier l’approvisionnement en produits médicaux, souvent en tension dans les établissements publics.
Un changement de paradigme
Dans ces hôpitaux, lLe modèle repose sur une logique de résultats : il s’agit de rendre les directions hospitalières plus responsables, plus autonomes, mais aussi plus redevables.
Parmi les effets concrets observés, la régularisation des salaires et des avantages sociaux du personnel figure en tête. « Aujourd’hui, les médecins et infirmiers contractuels sont payés à temps, ce qui n’était pas toujours le cas par le passé. Cela contribue à améliorer la motivation du personnel et, in fine, la qualité des soins », se réjouit un médecin de l’hôpital de Kara, l’un des établissements du dispositif.
Toutefois, si les résultats sont encourageants, des défis demeurent. La contractualisation ne règle pas à elle seule les problèmes structurels de financement du système de santé, ni les difficultés liées aux plateaux techniques parfois vétustes.
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