Société

Ordres de mission : Faure Gnassingbé hérite des pratiques de la Primature

Rien de nouveau sous le soleil togolais. La récente circulaire émise par la ministre Ablamba Ahoéfavi Johnson, secrétaire général de la présidence du Conseil, rappelle une pratique ancienne et bien ancrée dans la haute administration togolaise : la centralisation des ordres de mission et des demandes de passeport de service au sommet de l’exécutif.

Depuis les années Eyadéma, c’est l’autorité gouvernementale suprême qui a toujours validé ces documents. À l’époque, il n’y avait même pas de Primature, et cette centralisation s’exerçait directement depuis la présidence. L’instauration de la Primature en 1992 sous le Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh n’a rien changé au fond : les demandes transitaient toujours par cette autorité, avec une délégation de signature souvent confiée au secrétaire général du gouvernement.

Sous les Premiers ministres successifs – Komi Sélom Klassou puis Victoire Tomegah-Dogbé – la procédure est restée la même : toute sortie du territoire ou tout renouvellement de passeport de service pour les ministres, ministres délégués et présidents d’institutions passait par la Primature.

La nouveauté de la Vᵉ République, actée par la Constitution du 6 mai 2024, est davantage structurelle que fonctionnelle. Avec la suppression de la Primature, ses prérogatives sont désormais assurées par Faure Gnassingbé, président du Conseil et désormais chef du gouvernement selon les termes de la nouvelle loi fondamentale.

Dans ce cadre, la circulaire du 30 mai vient simplement formaliser le transfert des fonctions. Désormais, les demandes devront être adressées au cabinet de la présidence du Conseil, mais la logique demeure : c’est toujours l’autorité exécutive centrale qui supervise les mouvements officiels des membres du gouvernement.

Une continuité plus qu’une réforme. Si le décor institutionnel a changé, les rouages restent familiers à ceux qui connaissent l’administration togolaise.

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