
C’est un tournant majeur dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Abrahim Boubacar, alias Oubel, ancien chef de l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS), s’est rendu le 28 juin aux Forces Armées Maliennes (FAMa), accompagné de dix de ses hommes. Sa reddition s’accompagne d’aveux lourds de sens qui ébranlent la rhétorique jihadiste.
« Je suis Malien, je ne peux rester derrière ces gens-là. Ils travaillent pour le mensonge », a déclaré Oubel lors de sa première déclaration publique.
L’ex-chef terroriste affirme avoir été trompé sur les véritables objectifs du groupe :
« Je pensais qu’ils travaillaient pour le jihad, mais ils sont en train de travailler pour du mensonge. »
Une désillusion qu’il partage aujourd’hui ouvertement, appelant ses anciens compagnons à abandonner la lutte armée.
Un appel à la réintégration
Face caméra, Oubel a lancé un message clair à ceux toujours engagés dans les rangs de l’EIGS :
« Je lance un appel aux autres là-bas qui veulent venir mais qui ont peur. »
Il a tenu à souligner le traitement respectueux reçu depuis sa reddition, affirmant que les autorités maliennes respectent leurs engagements :
« Nous sommes tous des Maliens et depuis notre reddition, nous sommes bien traités. »
Vers une dynamique de désengagement ?
Les propos de l’ex-chef jihadiste offrent un rare aperçu des divisions internes au sein des groupes armés, tout en renforçant l’idée d’un possible basculement psychologique parmi leurs membres. Pour les autorités maliennes, cette reddition conforte les efforts de déradicalisation et pourrait ouvrir la voie à d’autres retours volontaires.
Dans un contexte marqué par une volonté régionale de stabilisation, ce revirement de figure majeure de l’EIGS résonne comme un signal fort : la peur change de camp, et l’idéologie jihadiste montre ses fissures.