RDC–Rwanda : un conclave diplomatique crucial s’ouvre à Lomé sous l’égide de Faure Gnassingbé

Un nouveau chapitre s’ouvre ce samedi à Lomé dans les efforts de médiation entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. La capitale togolaise accueille un conclave à huis clos qui réunira plusieurs cofacilitateurs mandatés par l’Union africaine (UA), autour du président du Conseil et chef de l’État togolais, Faure Essozimna Gnassingbé.
Alors que les tensions demeurent vives dans la région des Grands Lacs, notamment à l’Est de la RDC où les affrontements se multiplient, l’Union africaine tente de relancer une dynamique de désescalade à travers cette initiative diplomatique. Lomé, discrètement mais sûrement, s’impose comme une plateforme stratégique de la médiation africaine. Après avoir accueilli par le passé diverses concertations sur des crises sahéliennes et ouest-africaines, la ville devient aujourd’hui le théâtre d’une médiation aux enjeux géopolitiques majeurs.
Ce conclave, qui se tient à huis clos, constitue une étape préparatoire en vue de potentielles négociations directes entre Kinshasa et Kigali. Les cofacilitateurs attendus, dont les noms restent pour l’instant gardés secrets, sont annoncés comme des personnalités de haut rang, issues aussi bien des milieux diplomatiques que des anciens cercles présidentiels africains. Leur profil vise à garantir neutralité, discrétion et efficacité.
Selon des sources proches du dossier, leur mission consistera à épauler le président Faure Gnassingbé, désigné médiateur principal par l’Union africaine, dans la conduite d’une feuille de route pour la paix. Celle-ci devrait intégrer des mécanismes de cessation des hostilités, de retrait des groupes armés et de restauration du dialogue entre les deux pays, dont les relations sont devenues explosives sur fond d’accusations croisées de soutien à des groupes rebelles.
Enjeux sécuritaires, crise humanitaire et souveraineté territoriale seront au cœur des discussions. Alors que les combats se poursuivent dans le Nord-Kivu, poussant des milliers de civils à l’exode, la communauté internationale observe de près ce processus de Lomé qui pourrait, en cas d’avancées, servir de base à un nouvel accord bilatéral sous supervision régionale.
Si peu d’éléments filtrent sur la durée ou le calendrier exact du conclave, il marque néanmoins une volonté claire de l’Union africaine de reprendre la main face à une crise qui menace de déstabiliser davantage toute la sous-région. La réussite de cette médiation dépendra autant de la volonté politique des parties que de la capacité du médiateur togolais et de ses cofacilitateurs à construire la confiance et poser les jalons d’un processus durable.
À Lomé, la diplomatie africaine joue gros.
Lire aussi-Dette : échange à Lomé entre Faure Gnassingbé et le secrétaire exécutif de la CEA