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Togo : le président autoproclamé Agbéyomé Kodjo de plus en plus esseulé

Autoproclamé président élu de la dernière présidentielle quelques jours avant les résultats officiels, Agbéyomé Kodjo refuse de faire face à la justice. Après deux rendez-vous manqués avec les enquêteurs du SCRIC de la gendarmerie nationale, l’opposant est de nouveau invité ce mardi 21 avril à 9 heures ? Retour sur les faits.

« Un leader qui n’est pas prêt à mourir pour une cause, n’est pas un leader ». « Je peux aller à la prison. La prison, je l’ai déjà connue 2 fois, aller pour une 3eme fois, ça ne m’inquiète pas ». Voilà quelques unes des déclarations  faites  entre  février et mars 2020, par le candidat arrivé en seconde position lors de la présidentielle du 22 février, et qui s’est autoproclamé président contrairement aux résultats officiels. Alors qu’il est poursuivi par le procureur de la République pour atteinte à la sûreté de l’Etat, diffusion de fausses informations, troubles aggravés à l’ordre public, Kodjo, refuse de répondre devant les enquêteurs du  service central de recherches et d’investigations criminelles de la Gendarmerie nationale (SCRIC). Demain mardi, il  est de nouveau invité pour une troisième fois. Pour comprendre ce processus judiciaire remontons les faits.

Lire aussi-Togo : troisième convocation pour Agbéyomé Kodjo à la gendarmerie

Au soir de la présidentielle du 22 février, les réactions étaient épidermiques.  Le camp d’Agbéyomé Kodjo, soutenu par la dynamique Kpodzro, au nom de l’ancien archevêque émérite de Lomé, Monseigneur Philippe Kpodzro revendique la victoire. Un communiqué de l’ANC, Alliance nationale pour le changement de Jean-Pierre Fabre,  est venu mettre la dynamique aux anges, prétextant que les candidats Kodjo et Faure Gnassingbé, du parti au pouvoir sont en avance selon les première tendances.  Le 22 février, quelques heures,  après la fermeture des bureaux de vote, face à la presse à son domicile, Agbéyomé Kodjo s’est déclaré  « vainqueur » du scrutin, sans toutefois avancé de chiffre. « Je dirigerai ce pays (…) Si UNIR annonce qu’ils ont gagné, franchement c’est une blague, Faure a conscience, qu’il ne peut pas gagner cette élection. C’est un véritable tsunami », a-t-il lancé. Ce que viendront infirmer les résultats provisoires qui donnent vainqueur le président sortant Faure Gnassingbé  avec plus de 72,36 % contre  18,37% des  suffrages exprimés dont il est accrédité.

 

Rejet catégorique

Devant les chiffres avancés dans la nuit du 23 février, le candidat Agbéyomé Kodjo rejette les résultats et se déclare vainqueur  à plus de 60% , donc élu au premier tour face au président sortant.

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« Le taux de participation qui a progressé de façon substantielle, relativement aux dernières élections, suscité par l’engouement de la dynamique de Mgr Kpodzro, est en faveur du candidat du MPDD. Il est indéniable que cette élection ait  gagné par le candidat du MPDD », soutient-il avec sa dynamique.  Renforcé par une sortie de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, qui souhaitait  une publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, demande balayée de revers de la main par le pouvoir de Lomé, Kodjo nomme un premier ministre pour former un  gouvernement. Des discours à la nation et aux forces armées togolaises se multiplient. De quoi attirer de l’attention sur lui, mais, c’est le procureur de la République, Essolizam Poyodi par saisine de l’Assemblée nationale qui demande la levée de l’ immunité parlementaire du candidat et député à l’Assemblée nationale dont les agissements sont qualifiés d’ « actes subversifs », Ce qui fut fait, après un travail préliminaire mené par une commission spéciale.

Lire aussi-Immunité parlementaire levée : Agbéyomé Kodjo assigne l’Assemblée nationale en justice

Levée le 19 mars, Agbéyomé Kodjo  est devenu citoyen ordinaire et une première invitation lui a été adressée le 1er avril, une seconde le 9, mais le président  qui risque 35 ans dans ce dossier a brillé par son absence, évoquant des raisons de santé.

Ce mardi 21 avril, il est de nouveau invité, pour toujours, des raisons de nécessités d’enquête sur requisitions du procureur de la République et c’est l’ultime selon une précision faite sur la convocation publiée sur les réseaux sociaux. Ira ou n’ira pas ?

Notons qu’officiellement, Faure Gnassingbé a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans à 70,78% contre 19,46% pour Agbéyomé Kodjo.

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